Un « archipel » est un ensemble de pièces en verre parfois accompagnées de dessins.
Au travers les pièces de verre on peut voir des fragments cartographiques du monde. Les pièces sont déposées au mur selon une composition précise. Il y a de grands archipels et de tout petits. L’ensemble des
« archipels » constitue un répertoire géographique imaginaire de formes éclatées, divisées, pointillées.




La science sait se prendre au jeu de l’imaginaire : effacés les courbes de niveau, les repères, les cotes, restent le vide et le vertige de représentation très purs. Ainsi, avec une sorte de nudité première des contours, sur fond de papier, Eric Fonteneau construit ses îles, ses archipels…

Sur le papier-océan, les terres sont en verre, comme si des bris de bouteilles jetées à la mer, fatiguées de mouvements, s’étaient installés là pour raconter ce qu’ils ont vécu. A la fois miroir et transparence, la matière ici renvoie l’illusion et promène la mémoire entre la certitude et le doute.
L’œil erre sur des versants ou navigue déboussolé d’une île à l’autre, en surprend les contours, poussé par le désir instinctif de reconstituer le puzzle et de rafistoler la géographie. Et lorsque blessée par les arêtes ou les tranchants, la logique se lasse et s’efface, le regard continue libre sa balade pour la seule poésie des paysages.