Des livres à l’atelier

  • 1987 Paris “Récits” Galerie Coprah
  • 1990 Cologne “Récits - Livres et carnets” Institut Français
  • 1992 Freiburg “Allemagne” Institut Françai1992
  • 1992 Marseille “hospitalité” Espace de créations contemporaines
  • 2004 Paris “L‘invention du monde” (The Big Leap) Centre Goerge Pompidou

Au début des années 80 Eric Fonteneau rassemble dans son atelier livres et revues de sa bibliothèque. Il regroupe aussi l’ensemble de ses documents, photos dessins et projets dans des carnets, cahiers classeurs et fascicules de toutes sortes. Dans certains de ces registres il recopie littéralement des textes d’auteurs (Gracq principalement) et des récits de voyage anonymes. Dans le corps même de ces textes il fait apparaître par transparence, des images retouchées à l’encre. Ainsi ouvrages réels et livres imaginés cohabitent en un seul et même corpus bibliographique



Des « sites d’exploration »

  • 1997 Cherbourg “Le Théatre géographique” La galerie du Théatre de Cherbourg
  • 1998 Chateaubriant “La bibliothèque” Châteâu de Chauteaubriant
  • 1998 New York “Juste avant les Loups” Galerie Achim Moeller
  • 2000 San-Fransico “La Bibliothèque” Galerie Southern Exposure
  • 2006 Miami “Un cabinet de dessin” Art Miami Galerie Achim Moeller New-York

En 1984 EF loue un grand entrepôt sur le port de Nantes dans lequel il commence à faire des mises en scène d’objets : tables, vitrines, livres, cartes d’état major et plans de villes animeront les lieux. Il concevra dans cet espace « un Cabinet de dessins », « une Chambre des cartes », « une Bibliothèque » de papier et beaucoup plus tard « une Salle à tracer ». Ces pièces inventées qu’il nomme lui-même « sites d’exploration » ne sont pas conçues successivement mais simultanément. Elles seront développées au gré du temps, des circonstances et adaptées aux lieux quand les opportunités d’expositions arriveront. La Bibliothèque, par exemple, sera présentée cinq fois de façons différentes en France et à l’étranger. EF conçoit donc son atelier comme un projet vivant de type évolutif et non comme un endroit de seule fabrication d’objets.



Des techniques variées

  • 1986 Fontevraud “ Atelier internationaux des Pays de la Loire” Abbaye
  • 1991 Rosnay-L’Hopitale (Bourgogne) “Ondes de pierres” Crypte de l’église
  • 1995 Bayonne “Les malles à dessins ” Musée Bonnat
  • 1997 Honolulu “Crossing” Université of Hawaii, Manoa
  • 1998 Hawaii “Hui No’eau” Visual Arts Center
  • 2007 Cheb (République Tchèque) “Vedutta” Espace d’art
  • 2007 Nantes “Archipel” Musée des Beaux Arts

Si la pratique du dessin est au cœur du travail de l’artiste, EF a aussi recours à une grande variété de moyens d’expression tels que le collage, la maquette, la photographie, le verre taillé et la plaque imprimée etc...Sensible à l’idée de fabrication et à la qualité des matériaux mis en œuvre, EF accorde de l’importance à l’aspect tactile de son travail. Le toucher de l’œuvre est même parfois requis pour certaines de ses expositions. Ainsi les visiteurs seront invités à décrypter du bout des doigts les surfaces des pièces présentées lors des expositions « l’invention du monde » (Centre Georges Pompidou) et « onde de pierre »(Crypte de Rosnay l’Hôpital).



Le choix géographique

  • 1985 Paris “Le style et le chaos” Musée du Luxembourg
  • 1986 New York “Golden door “Galerie White columns
  • 1989 Paris “Géographies” Galerie Aline Vidale
  • 1991 La Roche sur Yon “L’insoutenable légereté de l’art ” Musée des Beaux Arts
  • 1995 Cologne “L’insoutenable légereté de l’art ” Galerie Der Spiegel
  • 1999 San-Fransico “Crossing ” Galerie Paule Anglim
  • 2003 Paris Galerie Rabouan-Moussion
  • 2008 Nantes “Parcours de Jean-Sébastien Bach ” Atelier Bastille

L’abondance d’informations a sans doute ses limites. En effet la multitude des données, la prolifération des documents et l’arrivée de l’ordinateur induisent des directions de travail trop variées pour EF. Il choisira en 1991, suite à des correspondances avec l’Institut de géographie National, de se consacrer pour un temps à un thème unique de travail ; la géographie. Ce choix ne lui vient pas d’une fascination esthétique ou nostalgique pour la carte mais d’une intuition selon laquelle la carte serait une source intarissable d’idées.La géographie physique, la projection géodésique, l’échelle de représentation semblent en effet correspondre à son intention plastique. Dès lors, Eric Fonteneau déclinera des projets inventifs en deux ou trois dimensions. Il s’exprimera en dessin et en sculpture il convoquera le minuscule puis le monumental. Du simple tracé sur feuille il passera par exemple à l’installation d’un immense cercle sur la mer. 240 mètres de diamètre, tel est la dimension de l’œuvre in situ réalisée lors des ateliers internationaux de Fontevraud.

Dans les années 90, l’atelier devient un lieu d’expérimentation, de conception et aussi de réunion… C’est « la Salle à tracer ». Une mise en lumière des maquettes est réalisée pour l’exposition « Les allumés » Nantes/ Le Caire. Eric Fonteneau fait de plus en plus appel à des entreprises pour la fabrication d’œuvres de commande, sculptures, muraux, installations urbaines. Il collabore à Paris avec des architectes (agence, La cité des voyages) et avec un scénographe (théâtre du Vieux Colombier).

Une autre question déterminera l’orientation géographique du travail d’Eric Fonteneau. Il s’agit, bien sûr, du besoin de mobilité de l’artiste qui affectionne particulièrement le travail in situ. Ses œuvres par conséquent doivent s’adapter physiquement à cette nouvelle nécessité. Certes EF avait depuis longtemps abandonné la panoplie du peintre. Pas de tableau, pas de châssis, pas de rigidité. Rien de tout ce qui encombre l’espace ne doit exister. Au contraire chaque œuvre d’Eric Fonteneau se plie, se range et se transporte facilement dans un carton, un étui ou une valise. Ainsi réalise-t-il, par exemple, une suite de pièces en verre taillé qu’il nomme génériquement « Archipel ». Les œuvres grandes ou petites sont faites pour être déployées au mur en regard d’un plan préétabli. L’ensemble des fragments de verre est minutieusement rangé avant et après l’exposition dans des petites ou grosses boites avec images et instructions de montage à l’intérieur. La galeriste Achim Moeller de NYC l’aide à produire de telles pièces et exposera son travail à NYC en 1998 pour la première fois.



Un album blanc

  • 2002 Oslo “Cartes Blanches” Atelier Edvard Munch
  • 2003 Barcelone “Un cabinet de dessin” Institut Français
  • 2004 Paris “L‘invention du monde” (les cartes blanches) Centre Goerge Pompidou
  • 2006 Bâle “Art Basel” Galerie Achim Moeller New york
  • 2007 Juvisy-sur-Orge “hospitalité” Espace d’art contemporain

Un choix des pièces de cet album sera présenté à la galerie Paule Anglim de San Francisco puis au Centre Georges Pompidou lors de l’exposition « L’invention du monde ». EF est un marcheur, un arpenteur au sens réel du terme et non un simple voyageur. Ses destinations correspondent toujours à une idée ou bien à un programme de travail précis. En marchant pendant 20 ans il a ciselé son sujet et découvert les techniques appropriées à l’expression du déplacement. Les œuvres ne sont pas des vues instantanées, elles suivent, parcourent le cours d’un fleuve ou la ligne de vie d’une feuille. Elles conduisent le regard vers un espace ouvert et blanc au-delà de l’image. On reconnaîtra là une influence orientale,celle d’ Hiroshige en particulier, et celle aussi de l’esprit de chronique du livre japonais (Ehon). Les « sites d’exploration » des années 80 n’étaient donc ni nostalgiques, ni clos sur eux-mêmes, ils étaient des clés, des ouvertures et même des fondations d’une œuvre de mouvement… en devenir…